Interview avec Eric Remus, auteur aux éditions Persée
Plongez au cœur du monde viticole avec Éric Remus, auteur passionné et fin connaisseur du vin.
Découvrez l’interview de notre auteur, Eric Remus. Après Irouléguy mon amour, il revient avec Une Étrange Rumeur, un roman captivant mêlant rivalités, secrets et amour du terroir. Découvrez, à travers cette interview, son parcours, ses inspirations et les coulisses de son écriture.
1. Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Eric Remus. J’ai eu une carrière entrepreneuriale dans le secteur financier, qui m’a beaucoup apporté et intéressé. Mais parallèlement, j’avais le goût d’écrire et de raconter des histoires. J’avais coécrit un premier roman dans l’univers du football, Les Bleus en Noir, publié en 1998. Après avoir cédé une exploitation viticole à Saint-Émilion, Château Edmus, dont j’ai été le propriétaire-gérant, j’ai repris la plume et écrit Irouléguy mon amour, itinéraire d’un sommelier, publié aux Éditions Persée en 2021, puis sa suite, Une Étrange Rumeur, parue il y a quelques semaines.
2. Dans ce nouvel ouvrage, on continue de suivre les aventures de Victor Soubéran. Qu’est-ce qui vous a donné envie de poursuivre son histoire ?
Quand je gérais un domaine à Saint-Émilion, Château Edmus, j’étais toujours surpris par l’intérêt que le vin suscite auprès de publics extrêmement divers. Après avoir cédé mon domaine, j’ai voulu partager mon expérience en écrivant Irouléguy mon amour, en veillant à ce que le lecteur découvre cet univers au même rythme que Victor, le personnage principal, dont on suit le parcours depuis son enfance. Ce n’est qu’après avoir achevé Irouléguy mon amour, et même après sa publication, que je me suis rendu compte que l’aventure se terminait sur un point d’interrogation. Alors, comme j’avais encore des choses à dire sur mon expérience, j’ai décidé de poursuivre l’intrigue dans Une Étrange Rumeur, en la situant à Saint-Émilion, au cœur d’une propriété viticole. La rivalité entre Victor, jeune sommelier devenu viticulteur, et Malfroy, négociant vindicatif, est rythmée par les travaux nécessaires à l’élaboration d’un millésime, en l’occurrence celui de 2005.
3. Qu’est-ce qui vous a inspiré cette intrigue autour d’une rumeur destructrice dans le milieu viticole ?
Dans tout microcosme, dans chaque secteur d’activité, coexistent solidarité collective – on défend la corporation – et rivalités individuelles, qu’elles résultent d’un esprit de compétition salutaire, de jalousies inavouées ou de vieilles rancunes familiales. Le monde viticole ne fait pas exception et en regorge largement. Or, il n’existe rien de plus inflammable que la rumeur pour attiser ces tensions. C’est un thème intéressant à traiter : comment une rumeur naît-elle, se propage-t-elle puis s’éteint-elle ?
4. Pourquoi avoir choisi Bordeaux et Saint-Émilion comme cadre principal de ce roman ?
Dans le premier livre, on parcourt de nombreux vignobles en France et à l’étranger en suivant la cavale de Victor, qui cherche à échapper aux griffes acérées d’un négociant rancunier. Ce premier opus se termine à Saint-Émilion, qui devient ensuite le théâtre principal de l’intrigue dans Une Étrange Rumeur. C’est une appellation que je connais bien, puisque ma propriété était située sur son aire géographique. Accessoirement, Saint-Émilion est l’un des plus beaux villages du Bordelais ; j’avais d’ailleurs écrit un article intitulé Un si joli village.
5. Le monde du vin est au cœur du livre. Avez-vous une expérience personnelle avec ce milieu ou avez-vous mené des recherches approfondies ?
Comme je l’ai indiqué, j’ai été propriétaire d’un domaine à Saint-Émilion et, en tant que gérant, j’ai dû m’occuper – seul ou avec l’aide de collègues et partenaires expérimentés – de la gestion d’une exploitation viticole dans toutes ses dimensions : travaux dans la vigne et dans le chai, contacts commerciaux, communication, aspects administratifs… Ainsi, Une Étrange Rumeur s’appuie largement sur mon expérience personnelle. En revanche, les recherches avaient été plus conséquentes pour Irouléguy mon amour, car Victor y explore des vignobles à travers le monde qui ne m’étaient pas tous familiers. De plus, il évolue dans l’univers de la sommellerie, un domaine que je connaissais moins en profondeur. Pour m’en imprégner, j’avais lu plusieurs biographies de sommeliers célèbres afin de mieux comprendre leur parcours et l’ambiance des concours.
6. Votre roman met en avant à la fois la passion du vin et les tensions humaines. Quel aspect a été le plus difficile à écrire ?
C’est évidemment l’expression des sentiments qui est la plus difficile à retranscrire. Ce qui force l’admiration chez les grands auteurs, ce n’est pas tant leur capacité à décrire un objet, un lieu ou même un vin, mais bien leur finesse à exprimer l’intangible : la sincérité, l’insincérité ou la confusion des émotions, à brosser, par petites touches impressionnistes, les contours d’une personnalité. Je ne suis pas sûr d’y être parvenu, mais heureusement, dans une intrigue, au-delà de la qualité littéraire, il faut aussi impulser un rythme. Cela passe par un incident déclencheur, des rebondissements, des complications et un dénouement. J’espère avoir réussi à alterner les éléments nécessaires à l’avancement de l’intrigue avec des informations professionnelles sur le métier de viticulteur, sans tomber dans un didactisme excessif.
7. Après deux romans, sentez-vous une évolution dans votre manière d’écrire et de développer vos intrigues ?
Je n’ai pas l’impression d’avoir significativement évolué dans ma façon d’écrire, sinon peut-être en étant plus attentif au rythme du récit, notamment par l’ajout de péripéties supplémentaires pour accroître la tension pesant sur le personnage principal. En revanche, en ce qui concerne leur architecture, les deux romans sont assez différents. La première partie d’Irouléguy mon amour relatait un parcours de vie sur une longue période afin d’expliquer d’où Victor tenait sa connaissance des grands vins et des appellations, et comment il l’avait perfectionnée. Puis, dans la seconde partie, le récit prenait un tour presque « polardisant » avec l’apparition du « méchant » et le développement de la confrontation. Une Étrange Rumeur est, je pense, plus homogène : le récit reste centré sur l’intrigue et sa résolution. Cependant, dans les deux romans, j’ai souhaité intégrer ces petites pastilles professionnelles directement dans le récit, plutôt que sous forme de notes de bas de page ou d’annexes.
8. Avez-vous d’autres aventures prévues pour Victor Soubéran, ou ce roman marque-t-il la fin de son histoire ?
La fin d’Une Étrange Rumeur laisse ouverte la possibilité d’une suite, mais cela ne signifie en rien qu’il y en aura une. Chaque auteur a sa propre méthode de travail. Pour ma part, je ne peux me remettre à écrire que si je ressens que je tiens une histoire, que j’ai bâti le squelette du récit et, surtout, que je retrouve la discipline nécessaire à l’écriture : celle qui impose de s’asseoir à son bureau chaque matin, plusieurs heures durant, et ce, pendant plusieurs mois. Je n’en suis pas encore là.
9. Enfin, avez-vous un message à transmettre à vos futurs lecteurs ?
L’écriture d’Irouléguy mon amour, puis d’Une Étrange Rumeur, avait un double prétexte : le vin est une occasion d’écrire une histoire, et c’est l’histoire qui doit donner envie de tourner les pages. Mais cette histoire est elle-même un prétexte pour parler du vin, des terroirs et de ceux qui en vivent : le sommelier dans Irouléguy mon amour, le vigneron dans Une Étrange Rumeur.
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Un grand merci à Éric Remus pour cet échange enrichissant et passionné. Si vous souhaitez prolonger l’aventure aux côtés de Victor Soubéran et plonger dans l’univers fascinant du vin, retrouvez Une Étrange Rumeur dès maintenant sur notre site : https://www.editions-persee.fr/librairie/une-etrange-rumeur/
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