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Le 20 février 1798, la France enlève le Pape Pie VI
Paru le
19 mars 2025Description
Le 10 février 1798, à l’entrée de l’armée française d’Italie dans Rome, le pape Pie VI, souverain pontife, capitule. Cependant, le 19 février, le Directoire exécutif annule ce qu’il qualifie de « prétendue capitulation » et ordonne l’arrestation de Pie VI, suivi de son transfert par bateau au Portugal. Une semaine plus tard, le 26 février, une nouvelle directive ordonne sa déportation au Brésil.
Pie VI, âgé de plus de 80 ans, souffre pourtant d’une paralysie du bas du corps et d’un mal de mer sévère qui rend tout voyage maritime impossible. Face à ces ordres irréalistes, les autorités militaires à Rome prennent l’initiative. Dans la nuit du 20 février 1798, elles décident d’escorter le pape vers Sienne. Ce dernier est ensuite transféré successivement à Florence, Parme, Briançon, puis Valence, dans la Drôme, où il s’éteint le 29 août 1799.
Durant toute cette période, le pouvoir exécutif ne cherche jamais à rencontrer le pape ni à engager de négociations, que ce soit pour sa libération ou pour la réorganisation de l’Église catholique en France. Pendant ce temps, Rome, comme l’ensemble de l’Italie, est systématiquement pillée.
Cet épisode méconnu soulève des questions cruciales : les raisons financières derrière les guerres menées par la France en Italie entre 1796 et 1799, mais aussi les rouages d’un régime gangrené par la corruption, le Directoire.